Aujourd'hui, un texte envoyé par un contributeur externe.
La scène se passe au Macdo de place d'Italie, vers 13 heures.
Je commande mon menu big-mac avec potatoes et coca et un sandwich royal cheese en plus et cherche une place.
Obligé de descendre au sous-sol, je ne vois même dans ce trou aucune place de libre.
Je demande donc l'autorisation à deux jeunes filles en train de discuter de m'asseoir à côté d'elles, et m'assure qu'elles n'ont rien contre les types en costard.
Je déballe mes sandwichs et commence à manger tranquillement. De quoi parlent les filles? De leurs mecs.
L'une d'elle balance:
"Ah mais moi, mon mec il est gonflé, t'imagines même pas. La dernière fois, on va chez son cousin, je pensais qu'il allait me présenter tu vois. On arrive là-bas, on entre et à partir de là, je n'existais plus pour lui. Il est allé directement checker les jeux de la playstation et a commencé à jouer sans se soucier de moi. Et là, il ont commencé à parler, à faire les coqs. Moi, je me suis assise sur les genoux de mon mec en faisant semblant de m'intéresser à ce qu'ils disaient. Un moment donné, son cousin a eu faim, il a demandé à sa copine d'aller faire à manger, en précisant qu'il kifferait du poulet bien braisé, pas comme la dernière fois.
Et là, tu sais quoi, mon mec qui me sort: "dis donc princesse, tu pourrais aller aider en cuisine, je ne sais pas si elle va s'en sortir toute seule". Alors que moi, tu vois, je pensais être l'invitée, je pensais qu'il allait faire attention à moi. Je l'aurais tué... Bon, je vais en cuisine, là, on inspecte la bouffe et vu ce qu'il y avait, on s'est dit qu'on allait faire des pâtes carbo. On demande aux deux lascars de descendre chercher de la crème et des lardons. Evidemment, ils remontent sans les lardons, on leur demande de redescendre et là mon mec me fait "si t'es une bonne cuisinière, tu dois pouvoir te débrouiller avec ce qu'il y a déjà." Bon, on leur fait des pâtes au thon à la place. Un moment donné, mon mec passe me voir et me dit : "ouah dis-donc, t'as comme du gras sur le front. Ca me fait penser qu'il faudra qu'on t'achète une hotte pour notre cuisine."
A ce moment là, le petit-copain et frère de féministe que je suis a failli s'étouffer de rire avec son big-mac.
"Nan mais t'imagines un peu comme il est gonflé, j'ai cru que je l'aurais tué."
- C'est clair. Ah non mais chez moi, ça se passe du tout comme ça. Quand il me fait des coups pareils, moi je réponds. Bon, ça l'énerve un peu mais je crois qu'à la longue, il comprend. Tu vois, ça fait déjà quatre ans qu'on est marié et on commence à avoir des discussions en ami tu vois. Du coup, je peux tout lui dire mais on s'aime moins. Bon, j'avoue aussi que souvent je fais semblant d'être d'accord avec lui, même s'il me dit que de la merde et que j'ai honte devant ses amis, je lui dis qu'il a trop raison et qu'il est trop intelligent. Tu vois, par exemple, quand il rentre du travail, lui il aime bien se coller devant la télé en attendant la bouffe. Mais moi, je lui demande tout le temps comment ça va, comment était sa journée, je lui demande de s'intéresser à moi. J'ai l'impression que ça le saoule. Ca me fait penser à Florie. Tu sais pas qui elle a vu au bar en bas de chez elle à 19h30: son mec. Quand elle lui a demandé ce qu'il foutait au bar alors qu'il était censé finir à 18h, il a répondu qu'il avait besoin de ce petit moment de tranquillité, pour décompresser, avant de rentrer à la maison, parce qu'elle parle trop. Maintenant, ils ont instauré ça: son mec passe du temps au bar, debout au comptoir, sans rien dire, avant de rentrer chez lui se faire gaver de blabla par sa meuf."
A partir de là, n'y tenant plus, je me suis adressé à elles en leur disant qu'elles m'avaient bien fait marrer, surtout avec le coup de la hotte. On blague un peu, je leur dis que tous les mecs ne sont pas comme ça non plus. On parle des problèmes de couple et de la question de la compréhension mutuelle. Là-dessus, elles déclarent, unanimes :
"Ah mais ce qui compte pour nous, c'est de sentir qu'on est comprise et que notre ressenti compte. Pour nous, le plus important, et elles insistent que c'est plus important que le sexe et tout et tout, c'est de savoir que le mec est prêt à changer pour nous satisfaire. Il n'y a rien qui nous rend plus amoureuses que de voir que notre mec change, que d'un méchant lascar, il devient doux comme un agneau."
"Peut-être mais si jamais votre mec se laisse pousser des tresses et passe la serpillière à genou pour vous faire plaisir, je suis sûr que ça ne vous plaira pas."
Et elles répondent:
"Ah oui, c'est clair, il faut qu'il reste un peu macho quand-même. Si il se laisse faire complètement, ça n'a pas d'intérêt."
Fort de ces bons conseils, je suis retourné travailler dans mon bel open space, plein d'ingénieurs un peu débiles.
PAF
La scène se passe au Macdo de place d'Italie, vers 13 heures.
Je commande mon menu big-mac avec potatoes et coca et un sandwich royal cheese en plus et cherche une place.
Obligé de descendre au sous-sol, je ne vois même dans ce trou aucune place de libre.
Je demande donc l'autorisation à deux jeunes filles en train de discuter de m'asseoir à côté d'elles, et m'assure qu'elles n'ont rien contre les types en costard.
Je déballe mes sandwichs et commence à manger tranquillement. De quoi parlent les filles? De leurs mecs.
L'une d'elle balance:
"Ah mais moi, mon mec il est gonflé, t'imagines même pas. La dernière fois, on va chez son cousin, je pensais qu'il allait me présenter tu vois. On arrive là-bas, on entre et à partir de là, je n'existais plus pour lui. Il est allé directement checker les jeux de la playstation et a commencé à jouer sans se soucier de moi. Et là, il ont commencé à parler, à faire les coqs. Moi, je me suis assise sur les genoux de mon mec en faisant semblant de m'intéresser à ce qu'ils disaient. Un moment donné, son cousin a eu faim, il a demandé à sa copine d'aller faire à manger, en précisant qu'il kifferait du poulet bien braisé, pas comme la dernière fois.
Et là, tu sais quoi, mon mec qui me sort: "dis donc princesse, tu pourrais aller aider en cuisine, je ne sais pas si elle va s'en sortir toute seule". Alors que moi, tu vois, je pensais être l'invitée, je pensais qu'il allait faire attention à moi. Je l'aurais tué... Bon, je vais en cuisine, là, on inspecte la bouffe et vu ce qu'il y avait, on s'est dit qu'on allait faire des pâtes carbo. On demande aux deux lascars de descendre chercher de la crème et des lardons. Evidemment, ils remontent sans les lardons, on leur demande de redescendre et là mon mec me fait "si t'es une bonne cuisinière, tu dois pouvoir te débrouiller avec ce qu'il y a déjà." Bon, on leur fait des pâtes au thon à la place. Un moment donné, mon mec passe me voir et me dit : "ouah dis-donc, t'as comme du gras sur le front. Ca me fait penser qu'il faudra qu'on t'achète une hotte pour notre cuisine."
A ce moment là, le petit-copain et frère de féministe que je suis a failli s'étouffer de rire avec son big-mac.
"Nan mais t'imagines un peu comme il est gonflé, j'ai cru que je l'aurais tué."
- C'est clair. Ah non mais chez moi, ça se passe du tout comme ça. Quand il me fait des coups pareils, moi je réponds. Bon, ça l'énerve un peu mais je crois qu'à la longue, il comprend. Tu vois, ça fait déjà quatre ans qu'on est marié et on commence à avoir des discussions en ami tu vois. Du coup, je peux tout lui dire mais on s'aime moins. Bon, j'avoue aussi que souvent je fais semblant d'être d'accord avec lui, même s'il me dit que de la merde et que j'ai honte devant ses amis, je lui dis qu'il a trop raison et qu'il est trop intelligent. Tu vois, par exemple, quand il rentre du travail, lui il aime bien se coller devant la télé en attendant la bouffe. Mais moi, je lui demande tout le temps comment ça va, comment était sa journée, je lui demande de s'intéresser à moi. J'ai l'impression que ça le saoule. Ca me fait penser à Florie. Tu sais pas qui elle a vu au bar en bas de chez elle à 19h30: son mec. Quand elle lui a demandé ce qu'il foutait au bar alors qu'il était censé finir à 18h, il a répondu qu'il avait besoin de ce petit moment de tranquillité, pour décompresser, avant de rentrer à la maison, parce qu'elle parle trop. Maintenant, ils ont instauré ça: son mec passe du temps au bar, debout au comptoir, sans rien dire, avant de rentrer chez lui se faire gaver de blabla par sa meuf."
A partir de là, n'y tenant plus, je me suis adressé à elles en leur disant qu'elles m'avaient bien fait marrer, surtout avec le coup de la hotte. On blague un peu, je leur dis que tous les mecs ne sont pas comme ça non plus. On parle des problèmes de couple et de la question de la compréhension mutuelle. Là-dessus, elles déclarent, unanimes :
"Ah mais ce qui compte pour nous, c'est de sentir qu'on est comprise et que notre ressenti compte. Pour nous, le plus important, et elles insistent que c'est plus important que le sexe et tout et tout, c'est de savoir que le mec est prêt à changer pour nous satisfaire. Il n'y a rien qui nous rend plus amoureuses que de voir que notre mec change, que d'un méchant lascar, il devient doux comme un agneau."
Là, je leur dis :
"Peut-être mais si jamais votre mec se laisse pousser des tresses et passe la serpillière à genou pour vous faire plaisir, je suis sûr que ça ne vous plaira pas."
Et elles répondent:
"Ah oui, c'est clair, il faut qu'il reste un peu macho quand-même. Si il se laisse faire complètement, ça n'a pas d'intérêt."
Fort de ces bons conseils, je suis retourné travailler dans mon bel open space, plein d'ingénieurs un peu débiles.
PAF
7 commentaires:
Arrivé à la fin du récit j'ai dit, très exactement "Mais putain mais AAAAAAAAAARRRRRRRGHHHHHHHHH !", et puis finalement je me dis que je suis content que ça ait enfin été prouvé par une enquête de terrain, que les hommes ne sont ni les seuls, ni les pires vecteurs d'oppression des femmes. C'est navrant, mais ces deux connasses n'ont que ce qu'elles méritent.
2 connasses? Un peu de respect pour les demoiselles s'il te plait.
D'autre part, elles ne méritent pas du tout ce qu'il leur arrive: elles étaient très marrantes, sympathiques et pas débiles du tout.
Pour expliquer leur situation, je pencherais plutôt pour un comportement de reproduction / imitation des situations et valeurs qu'elles ont complètement intégrées depuis leur enfance.
Nous avons tous ce genre d'automatismes que l'on en ai conscience ou non. Par exemple, quand je leur ai dit que tous les mecs n'étaient pas comme ça, elles m'avaient répondu un truc du style: "ah oui mais dans nos cultures, ça se passe comme ça." Donc, cher général spinoza, essaie un peu de comprendre au lieu de condamner.
Quand au vecteur d'oppression des femmes, je te rejoins complètement: la personne la plus mysogine que je connaisse est ma grand-mère (elle est napolitaine donc de culture très macho). Pendant toute mon enfance, elle n'a pas cessé de me répéter de me méfier des femmes, que les femmes étaient méchantes et manipulatrices... On retrouve ce genre de schéma dans toutes les cultures machos: la mère, en général déconsidérée par son mari, reporte sur son fils un amour exclusif et ultra protecteur. L'enfant peut tout se permettre et développe ainsi son mépris pour les femmes (c'est très schématisé mais ça correspond à peu près à ce qu'il s'est passé pour mon père et moi).
Il est très possible de comprendre tout en injuriant ; et par ailleurs, qu'il y ait une cause n'implique pas nécessairement que la conséquence soit souhaitable.
Je maintiens qu'il s'agit de deux connasses, sympas sans doute, mais bon sang quand (a) on subit des mecs pareils, (b) on s'en plaint à ses copines, (c) on est tout à fait consciente qu'il y a d'autres types de mecs, pour (d) finalement avouer que c'est quand même ça qu'on préfère, hein, il me semble bien qu'on n'a que ce qu'on mérite.
J'étais aussi passablement énervé à la fin, mais aussi pendant.
Le problème n'est même pas, à mon avis, une question de macho / pas macho. C'est que le monde de ces nanas a pour centre leur mec. C'est dans ce sens là qu'elles n'ont que ce qu'elles méritent.
Quand elles sont avec eux, elles ne veulent rien d'autre que leur attention (qu'offrent-elles comme contenu à cette attention qu'elles réclament ?) et finissent pas être leur boniche, et quand elles ne sont pas avec eux, elles en parlent entre elles.
Le reste du temps, c'est plaquette produit au taf, shopping le samedi, sans doute en voulant y traîner leur mec, et parents/ballade le dimanche.
Mais bordel, y'a autre chose, non ?
L'amour est vorace et ne se nourrit pas de cette vie là.
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