Et si au fond nous décidions d’être de véritables chieuses ? Et si nous nous permettions, mesdames, parfois, d’être chiantes, très chiantes, de faire dans l’obtus : excusez-moi, pas compris. Et si nous décidions de nous exposer sans pudeur, montrer nos fesses en rigoler doucement, tant de temps après la force de nos fesses, pensez-vous bien, nos fesses, et notre cerveau.
S’ils ne cèdent pas pourquoi céderions-nous d’abord ? Sombrons avec violence dans les pires travers. Assumons qu’il est parfaitement normal d’être jalouse et de vouloir être libre en même temps. Ou le contraire. Pleurnichons, traînons-nous à leurs pieds, contredisons-nous le plus souvent possible, défions toute logique, couchons avec leurs meilleurs amis parce que nos hormones, voyez-vous. Ne répondons pas à leurs sms à la con, bonjour pupuce, comment vas-tu ? Abreuvons-les à l’inverse de messages au pire moment. Décidons qu’il est parfaitement normal d’avoir peur qu’on les mette à terre avec notre tête et notre cerveau. Il est vrai, nous le pouvons.
Puis partons ou déclarons la guerre ou composons même avec la situation, dansons, dansons, échappons, laissons parler, ou lançons une opération commando, une crevaison de pneus en règle, une pendaison, un emmerdement suprême dans les dents, un long gémissement, interminable et strident.
Soyons inabordables, hystériques, putes, soyons putes puisque danger nous sommes, soyons –le vraiment, cassons, trompons, mentons, feignons l’amour dans l’indifférence, l’intérêt dans l’indifférence, la compassion dans l’indifférence, la lamentation dans la nuit et les pleurs à la porte, traversons un continent. Ecrivons de poèmes de rupture à l’occasion.
Nous pouvons aussi sur un tapis d’écume traverser cette mer, nous évanouir dans un nuage de brume transparent. Lutter pour la compréhension entre les peuples, nous le voulons bien, mais arrêtons d’y arriver les premières.
S’ils ne cèdent pas pourquoi céderions-nous d’abord ? Sombrons avec violence dans les pires travers. Assumons qu’il est parfaitement normal d’être jalouse et de vouloir être libre en même temps. Ou le contraire. Pleurnichons, traînons-nous à leurs pieds, contredisons-nous le plus souvent possible, défions toute logique, couchons avec leurs meilleurs amis parce que nos hormones, voyez-vous. Ne répondons pas à leurs sms à la con, bonjour pupuce, comment vas-tu ? Abreuvons-les à l’inverse de messages au pire moment. Décidons qu’il est parfaitement normal d’avoir peur qu’on les mette à terre avec notre tête et notre cerveau. Il est vrai, nous le pouvons.
Puis partons ou déclarons la guerre ou composons même avec la situation, dansons, dansons, échappons, laissons parler, ou lançons une opération commando, une crevaison de pneus en règle, une pendaison, un emmerdement suprême dans les dents, un long gémissement, interminable et strident.
Soyons inabordables, hystériques, putes, soyons putes puisque danger nous sommes, soyons –le vraiment, cassons, trompons, mentons, feignons l’amour dans l’indifférence, l’intérêt dans l’indifférence, la compassion dans l’indifférence, la lamentation dans la nuit et les pleurs à la porte, traversons un continent. Ecrivons de poèmes de rupture à l’occasion.
Nous pouvons aussi sur un tapis d’écume traverser cette mer, nous évanouir dans un nuage de brume transparent. Lutter pour la compréhension entre les peuples, nous le voulons bien, mais arrêtons d’y arriver les premières.
6 commentaires:
Mouais. Ton texte est si bien écrit qu'on se laisserait volontiers porter par son propos. Mais la guerre tout azimut ne me fait plus tripper. Je propose autre chose : retrouvons les amours de nos vingt ans et évaluons.
Oh mais parfaitement, la guerre tout azimut n'est pas une solution du tout, je suis bien d'accord, c'est une attitude adolescente (je me traite d'adolescente ailleurs à cause de ce texte) qui m'assaille de temps à autre lorsque j'ai affaire à des mâles particulièrement obtus. C'est très rare, ça m'arrive de moins en moins mais je n'ai pas envie de culpabiliser lorsque je fais ma chieuse, voilà ce que je défends finalement.
Quant aux amours de nos vingt ans, tu ne crois pas si bien dire, quand on les retrouve on comprend très vite que la guerre ne sert qu'à très court terme, à soulager éventuellement des blessures narcissiques, sur le long terme elle ne mène à rien.
Marrant, car moi ce texte, je ne le comprends ni comme un appel à la guerre, ni comme un trip adolescent, mais plutôt comme un constat d'impuissance et/ou d'injustice qui pourrait se résumer par : bordel, pourquoi sommes-nous les seules à creuser ce putain de tunnel tandis que de l'autre côté, ça se tourne allègrement les pouces ?
Et tu ne trouves pas ce constant légèrement ado? (Même si on y a droit) Qu'on se tourne les pouces de l'autre côté, quelle découverte ! Le truc mûr serait de dire, bon, ok, je prends sur moi (quand ça vaut la peine), je ne vais pas aller dans tous les sens parce que je suis "un peu" énervée à cause d'un machin que je sais déjà...
Ton interprétation n'est pas fausse, j'ai écrit un bidule très ouvert sur le fond et fermé sur la forme, on le prend comme on veut.
Bon, par contre on parle seules, chouette, j'ai réussi à effrayer les milliers de lecteurs de Libé qui viennent nous voir suite à notre ascension aux sommets.
Merde. Si ça c'est du neuf, ça veut dire que j'ai attiré des avant-gardes ?
Putain, pas de bol...
Ben non, je ne trouve pas ça ado, moi. Mais je suis peut-être encore ado moi-même, qui sait :-)
Par ailleurs, la caricature, la surenchère, peuvent être assez drôles et efficaces. Exemple entendu hier soir sur fun radio (yeah) : une petite nana appelait pour se plaindre de sa méchante maman qui l'empêchait de sortir, qui la couvait trop, alors qu'elle avait 18 ans déjà. Quelqu'un lui a conseillé : "appelle ta mère toutes les 5 minutes pour lui dire où tu es, ce que tu fais, tu vas voir elle ne va plus en pouvoir et te lâchera un peu les basques".
Ben ce que tu dis dans ton texte, c'est un peu cette idée de forcer le trait pour montrer que les principes admis par l'autre pourraient être remis en cause ? Exagérer, surjouer ce rôle féminin, attendu en face, pour en rendre plus visible l'absurdité ?
C'est d'ailleurs le genre de "tactique" d'exagération (admirez l'éclectisme de mes références) que conseille Schopenhauer dans "L'art d'avoir toujours raison".
Et pour Libé, mon dieu, il est silencieux, le lecteur de Libé, de nos jours...
(Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant de l'événement intergalactique de ce week-end : nous sommes citées dans Libé, donc).
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