mardi 28 août 2007

Les gynécos devraient être nos amis

Longtemps j’ai suspecté la nature d’être injuste envers les femmes. Maintenant que je suis grande, je suspecte surtout la médecine d’être injuste envers nous (moi). Certes, se retrouver les jambes écartées, la chatte à l’air et les pieds à l’étrier (« on aimerait vous y voir ») n’est pas un vrai moment de plaisir qu’on pense au père Noël en regardant le plafond ou pas. Mais on n’y peut rien. Personne n’y peut rien. Enfin, allez savoir : si les hommes étaient faits comme nous, une méthode d’examen indolore et pudique n’aurait-elle pas été mise au point ? Parfois, je me le demande.
Jusqu’ici, la médecine ne s’est intéressée à nous qu’en tant que reproductrices. Ainsi, on ne sait que très peu sur le clito. On ne sait rien. On vient de découvrir (à l’échelle de l’histoire) que comme les icebergs, le clito ne montre que sa toute petite pointe à l’extérieur. Grâce à cette découverte, les femmes excisées peuvent aujourd’hui être reconstituées : le seul médecin au monde –je répète : au monde- qui les opère, tire un peu sur ledit clito, et hop c’est bon. Une vie digne d’être vécue de retrouvée.
Car des mesdames et des messieurs exerçant une profession qui devrait les rendre complices des femmes, comme les curés des enfants de chœur (sic), sont souvent des monstres insensibles, froids et ignorants. Une femme n’ayant jamais eu d’enfants peut porter un stérilet. Je viens de l’apprendre. Et pas par ma gynéco. Ou encore : le tout nouveau vaccin contre les papillomavirus obligatoire pour les fillettes depuis la rentrée, ne prévient pas contre tous les papillomavirus existants sur le marché, contrairement à ce que soutenait ma troisième (sur les cinq) gynéco que j’ai eue sur Paris. Ou encore : si vous voulez vous ligaturer les trompes, ne vous laissez pas convaincre qu’il vaut mieux les agrafer. Si vous arrivez à les en persuader. Hormis plannings familiaux et deux gynécos et demi militants, ils vous pousseront tous à procréer. A vous, - par ces temps stériles qui courent, faire massivement hormoner et artificiellement inséminer. Ils vous demanderont de vous coller un thermomètre au cul tous les jours pour savoir exactement à quel moment vous ovulez, or, vous n’ovulerez point à moins d’être une championne de la zen attitude : une fille sous pression se dérègle complètement.
Ecoutez entre les notes car ils mélangent tout, ne s’inquiètent de rien alors que vous paniquez vous tremblez vous pensez que vous mourez : kystes, polypes, champignons, pertes blanches, pertes moins blanches, fibromes, cystites. Les pires aberrations peuvent être dites sans qu'une horde de femmes libérées vienne les égorger. Exemple : « la multiplication des partenaires prédispose au cancer du col de l’utérus ». Comme si on vous expliquait que la multiplication des partenaires prédispose au SIDA.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je te rassure tout de suite : l'examen de la prostate n'a rien de très folichon non plus, sous quelque plan qu'on se place (c'est un examen plus rare, il est vrai).
Je serais une femme, je me méfierais a priori des gynecos hommes. D'un autre côté, j'ai bien eu affaire à UNE spécialiste de la bite et des couilles. Alors...

Anonyme a dit…

Si ce n'est déjà fait, je vous suggère de lire "monologues du vajin"....Il y a notamment un chapitre intitulé "mon vagin est en colère" qui, s'il ne parle pas des maladies et des contradictions des gynécos, est un régal de lecture pour les femmes.

Alexe Popova a dit…

Sur le stérilet, pour compléter : non seulement c'est la seule méthode à la fois fiable (pas plus de ratés que la pilule) ET sans hormones, mais en plus, c'est beaucoup moins cher que la pilule*. Le machin coute de 30 à 50 euros, et il dure cinq ans. Il faut faire des controles réguliers (donc honoraires de gynéco à l'installation, puis après 1 mois, 6 mois, et ensuite 1 fois par an), mais bon, même comme ça on y gagne. Il y a une directive récente du ministère de la santé qui recommande la prescription du stérilet par les gynécos pour les "jeunes" femmes n'ayant pas eu d'enfants (en fait c'est un stérilet un peu différent, mais ça fonctionne pareil), j'essaierai de retrouver.

*sans vouloir faire de la théorie du complot, on peut aussi se demander si le "réflexe pilule" de la majorité des gynécos ne s'explique pas aussi par des manoeuvres des labos pharmaceutiques. à dire vrai je n'en sais rien, mais quand je vois les avantages proposés à certains spécialistes pour la prescription de tel médicament plutôt qu'un autre, il y a de quoi se demander.

PS: Une copine allemande m'a parlé d'une pratique de contraception encore marginale, mais bien réelle, dans son pays : stérilisation de l'homme + congélation de ses spermatozoïdes pour le jour où il veut faire des enfants. Je sais que ça va en faire hurler certains, mais ça existe, apparemment.

Anonyme a dit…

Keep up the good work.